Et surtout, j’étais blonde
Et surtout j’étais blonde un texte grave, terrible même. Il y est question de l’acharnement à anéantir l’innocence, la fragilité et la fraîcheur, de la rage dévastatrice, manipulatrice, meurtrière avec laquelle certains hommes s’approprient les femmes comme s’il s’agissait d’objets. Il y est question de la confusion qu’elles font entre l’amour et la possession, de leur besoin de se leurrer pour avoir le sentiment d’être aimées, de leur nécessité d’imaginer qu’un regard porté sur elles c’est de l’amour, que la concupiscence c’est de l’amour, et de supporter pour cela d’être maltraitées, morcelées, découpées en morceaux, d’être objets, objets de convoitise, de violence, de sadisme. Il y est question du goût installé dès la petite enfance pour cette blessure infligée par le père, entretenue par les hommes abuseurs, et de l’assuétude à être objet d’un abus de pouvoir.
Corinne Hoex (1946) vit à Bruxelles. Elle a publié aux Éditions Tétras Lyre en 2012 L’Autre Côté de l’ombre, avec des fusains d’Alexandre Hollan, et en 2015 Les Mots arrachés, avec des gravures de Véronique Goossens. Pour ce nouveau projet, elle s’est associée à Marie Boralevi.